Un immense sourire illumine le visage de la violoncelliste. Difficile de croire cette jeune fille aux boucles d’or qui ne cesse de rigoler. Pourtant.
«Je rêve d’écrire pour un grand film romantique plein de passion. Dommage que Titanic ait déjà été fait.»
La musicienne n’a toutefois aucun regret à avoir. La sortie de son premier CD baptisé Les anges est annoncée pour le 14 mai prochain. Conçu à l’intérieur du célèbre Mountain Studios à Montreux, l’écrin de David Richards, producteur des Queen, ce disque de treize titres méditatifs et poétiques invite au voyage.
«Il est très difficile de trouver une maison de disques qui vous accepte telle que vous êtes. Ces entreprises ont une fâcheuse tendance à vouloir façonner un personnage à leur image. Avant ma rencontre avec David, j’ai failli regretter d’avoir refusé d’entrer dans ce jeu.»
La violoncelliste avoue qu’elle n’aurait jamais imaginé que celui qui a enregistré avec David Bowie puisse s’intéresser à elle. «Le projet de Nathalie est très personnel. Après avoir travaillé avec des vedettes reconnues, je souhaite me rapprocher de la scène. Avec Nathalie, je vais sur scène comme un musicien à part entière. Elle dispose d’un énorme potentiel, ensemble nous pourrons aller très loin.» Les éloges de David Richards font rougir la jeune fille. Elle saisit la balle au bond: «J’ai toujours un peu le trac devant David. Il ne détruira jamais un artiste.»
Baignée dès son plus jeune âge dans l’univers de la musique classique, Nathalie suit ses parents d’un concert à l’autre. «Un jour, j’ai vu un violoncelle très rouge. J’ai immédiatement été fascinée par sa forme et le son grave qu’il produisait.» C’est le début d’un long apprentissage avec ses hauts et ses bas. Dotée d’un esprit combatif, Nathalie parvient à aller toujours plus loin, 5 chaque étape franchie la ’ pousse vers un nouveau défi. Son bouillonnement créatif la sort peu à peu de la rigidité du monde classique. Elle choisit d’associer ce dernier aux tendances de la musique actuelle. Au final, un CD qui invite à la découverte en alliant les sons de tribus tibétaines ou indiennes au violoncelle. Un instrument qui, grâce à la finesse de Nathalie, sort de son image rigide et conservatrice.
Céline Goumaz pour le journal 24 heures du 3 mai 2001