09.11.2004 – Le Nouvelliste par Emmanuel Manzi

«Je suis corps et âme musicienne»

Nathalie Manser sort un nouvel album «Alpha Centauri», fascinant comme un voyage intergalactique

Avant-gardiste je suppose être»… Nathalie Manser est allée recueillir le chant des étoiles auprès du scientifique Garik Israelian, à l’Observatoire de Genève, pour les incorporer dans sa musique. Rencontrer la violoncelliste vaudoise, c’est recevoir de la chaleur spontanée et sentir une intuition affinée. «Ces qualités me servent auprès des enfants.»

L’artiste donne des cours de violoncelle dans les conservatoires de Montreux et Morges, ainsi qu’à l’école «1,2, 3 Musique» de Sion, où «j’apprécie l’ouverture d’esprit de la directrice Nicole Coppet». Et de préciser:

«Il n’y a pas une mais des vérités dans la musique, selon avec qui vous jouez.»

Nathalie a beau avoir joué avec le très classique Sinfonietta, elle se définit avant tout comme une créatrice.

«Les mélodies me tombent dessus comme par flashs.»

C’est dans les cours de contrepoint, au Conservatoire de Lausanne, qu’elle prend conscience qu’elle possède un don pour la composition. «Mon prof, prenait en exemple mes inspirations. Il disait même: «Mais c’est presque du Bach!» C’est à partir de là que l’élève Manser prend confiance. Elle commence à faire des maquettes avec des jeunes musiciens de . Genève. De 18 à 27 ans, elle galère. Les maisons de disques la trouvent «trop intègre dans sa démarche artistique et trop rebelle au système commercial» Jusqu’au jour où elle rencontre la compositrice professionnelle Franceska Aeschlimann qui lui conseille de présenter ses compositions à David Richards Il écoute, la fait patienter trois ans, et la suite devient un conte de fée pour la jeune femme qui, à 4 ans déjà, est «fascinée par la forme, la couleur rouge et le timbre grave du violoncelle».

La voûte céleste en violoncelle

«Alpha Centauri», le 2ème album après «Les Anges» de la violoncelliste virtuose Nathalie Manser vole dans une très belle pop planante, sur 15 titres instrumentaux, composés par l’artiste et son orchestrateur David Richards, Style «Chili Out/ Lounge». Il s’ouvre par le «Boléro» de Ravel, une commande des ballets du Bolchoï. Et se termine par le «Yoba» créé pour le concert du 1er août 2002, à Crans-Montana. Mais « Atlantis » est le titre le plus intense, le plus abouti, parce que le plus complet. Il allie effets de glissades en trémolo et tenues de notes caressantes, grâce à un archet qui se promène sur un violoncelle au son étincelant Du début à la fin du CD, l’instrument est soutenu par des rythmiques africaines incantatoires et des Chants d’indiens dans le lointain.

Emmanuel Manzi

 

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