26.06.2002 – 24 heures par Francesco Biamonte

Accents populaires

En attendant de connaître l’avenir du festival classique, Montreux présente un programme grand public.

Une saison compacte aux accents populaires s’annonce à l’Auditorium Stravinski sous l’égide de la Commission culturelle de Montreux, même si les Concerts Club y maintiennent une présence classique.
Le programme: dix-huit manifestations, soit nettement plus que par le passé. Il s’ouvre en chanson dès octobre avec Serge Lama (le 9), puis Henri Dès en novembre (le 14). Quatre spectacles humoristiques sont proposés, avec entre autres Jean-Marie Bigard (le 21 novembre). Deux manifestations musicales prennent des allures de grands spectacles, avec les tambours de Tokyo (1er décembre), et une initiative originale: la violoncelliste Nathalie Manser jouera ses musiques dans un grand décor d’eau, de lumière et de feux, baigné d’atmosphères olfactives préparées par un parfumier. Kitsch total ou projet novateur?
A découvrir le 21 décembre prochain.
Côté instrumental, les grands ensembles sont présents (et en costume) à travers l’ensemble tchèque Tùfaranka, flanqué le temps d’un concert par deux groupes suisses: les Habsburg Musikanten et les Holzacker’s. Alain Morisod et Sweet People seront là le temps d’un concert de Noël, tandis que le Montreux Choral Festival ferme la saison avec une création de Jean-François Bovard (le 27 avril).
Côté classique, les formations sont prestigieuses, avec la présence notable des Berliner Philharmoniker dirigés par Aloïs Koch dans un programme Berlioz et Bruckner (le 25 janvier). Dans ce secteur aussi, pourtant, la tendance grand public est nettement perceptible: Nello Santi, à la tête du London Philharmonie, propose une sorte de best of d’opéra romantique (le 25 janvier), tandis que l’Accademia Bizantina d’Ottavio Dantoni choisit le succès certifié des Quatre saisons de Vivaldi (le 28 novembre). Plus d’audace avec David Zinman qui dirigera l’orchestre de la Tonhalle (le 29 janvier), puis Christoph Poppen, à la tête de l’Orchestre symphonique de la radio munichoise, avec la soprano Katarina Dalay-man (le 22 février).

COMMENTAIRE par Francesco Biamonte

Le Strav’ peut-il trouver programme à sa mesure?


Après la liquidation du festival classique qui inspira l’onéreuse construction de l’Auditorium Stravinski, son rôle futur reste flou. On y verra à peine plus clair dans quelques heures: en effet, le Conseil communal de Montreux vote aujourd’hui une subvention qui permettrait à l’Association des amis du festival de proposer une édition transitoire réduite. Mais la salle ne retrouvera pas avant 2003 une programmation à sa mesure, si tant est qu’elle ne la trouve jamais.
Pour le moment, la commission culturelle montreusienne présente un programme consensuel, avec une fierté peut-être excessive vu le contexte incertain. Animée par le compréhensible souci de remplir la salle, confirmant qu’elle ne souhaite pas nommer un programmateur, la commission accueille ainsi des propositions de divers opérateurs, en offrant des conditions favorables.
Une forme de subventionnement qui paraît discutable pour des spectacles de variété que l’on pourrait croire juteux, même si les responsables de la commission culturelle assurent que leur rentabilité est loin d’être garantie.

FRANCESCO BIAMONTE

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